Encore six mois de travaux au parc du château

 

PAU – Après l’effondrement d’une partie de l’allée du Roy en juin 2013, deux parois en béton sont en construction. Restera encore, par la suite, à reboiser et aménager l’allée.

 

Vous l'avez sûrement remarqué si vous êtes passés du côté du parc du château de Pau ces derniers jours : depuis un peu plus de deux semaines, ouvriers et engins de chantier s'affairent sur la falaise de l'Allée du Roy, face au pont du XIV-Juillet. En juin dernier, les fortes pluies avaient provoqué l'effondrement d'une partie de la falaise. « Ici, le sol (de l'argile à galets) est sensible à l'eau. Avec les intempéries, il y a d'abord eu une fissure, puis tout est parti, sur 25 mètres de long », rappelle Gilles Jauréguy, d'Antéa Group, qui assure la maîtrise d’œuvre sur cette partie du chantier. Un secteur particulièrement sensible aux intempéries, puisque c'est la troisième fois que cette entreprise y intervient depuis 2008.

Cette fois-ci, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, la végétation n’a pas joué un rôle stabilisateur mais au contraire favorisé l’effondrement de la falaise. « La végétation, quand elle n’est pas maîtrisée (avec de grands arbres par exemple, NDLR) fragilise le terrain, explique Gilles Jauréguy. Les racines s’insèrent dans les fissures et, en grossissant, peuvent fracturer les matériaux de la falaise. » « Pour éviter un nouvel effondrement deux parois en béton de 70 mètres de long et de 3 mètres de haut vont venir soutenir la falaise, en s’appuyant sur la partie rocheuse saine du terrain en contrebas » détaille encore Gilles Jauréguy. Depuis l’an dernier ; il a fallu sécuriser le secteur (pour éviter que d’autres parties de la falaise ne s’effondrent), le terrasser, effectuer des forages et poser des barres destinées à l’évacuation des eaux. Les travaux effectués par Antéa doivent s’achever au milieu du mois d’août.

 

 

Les ouvriers de l'entreprise très spécialisée MTPS consolident la falaise. Des barres (clous) ont été fixées dans le terrain sur 6 à 8 mètres de long.

 

Un parc classé

Le parc du château étant classé, les travaux doivent être menés par une architecte des Bâtiments de France, et respecter un certain nombre de critères, en particulier pour la phase qui va suivre l’installation des parois. En effet, le béton ainsi posé sur la falaise devra se fondre dans la végétation du parc : il sera peint de la couleur de la terre. Ensuite, du buis, des chênes, des amandiers et autres arbres correspondant à l’identité du parc seront replantés.

Enfin, des garde-corps seront installés le long du chemin qui borde la falaise, et un nouveau revêtement sera posé. « On ne sèmera probablement pas avant novembre, donc on devrait pouvoir rouvrir le chemin en début d’année prochaine »  conclut Benoît Laborde. Ceci-dit, en attendant, « il y a des barrières, mais les gens passent quand même. Les habitués palois, c’est leur parc, il faut qu’ils passent », raconte encore, un peu résigné, le jardinier en chef du parc du château. Outre le chantier de la falaise, l’allée du Roy est aussi en travaux sur sa partie haute, où le chemin était abimé et des abattages ont été nécessaires.

« L’un des manques importants sur ce tronçon était le captage des eaux. Ensuite, nous avons réaménagé le talus, planté du buis, des érables champêtres, des ormes, des charmes et des chênes verts, en cohérence avec le reste du parc, typé Renaissance » détaille Benoît Laborde. Aujourd’hui, des calades – « un dessin moderne, car il y a des gros galets sur le côté » – entourent un chemin en terre battue.

 

L'Allée du Roy, un chantier très impressionnant vu du château

 

 

Point de vue des Pyrénées

Le chantier devait durer officiellement 5 mois, « mais, là, on est à 17 mois », compte Benoît Laborde, notamment parce qu’il a été interrompu pendant 4 mois, à cause, là aussi, des intempéries. Il reste encore à aménager des loges avec point de vue sur les Pyrénées, à intervalles réguliers, le long de cette allée d’un peu plus deux kilomètres. Si tout va bien, la crête de l’allée du Roy pourrait rouvrir un peu avant le tronçon de la falaise.

 

Sud-Ouest du 11 juillet 2014 – Justine FONTAINE